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lundi 29 août 2016

Cambodge - De Battambang à Kep...


Battambang - Nord ouest du pays

Petite halte à Battambang, ville située sur les bords de la rivière Sangker, entourée de plaines rizicoles qui font d'elle, le grenier à riz du Cambodge....

C'est ici qui nous avons testé le "Amok cambodgien", il s'agit d'un plat de poisson ou de viande cuisiné avec du citron, des épices, dans du lait de coco le tout cuit dans une feuille de bananier, hum !

Pendant ces deux jours à Battambang, nous avons loué un scooter...

A 12 kilomètres au sud-ouest de la ville, une petite montée nous mène au sommet d'une colline où se trouvent les "Killing caves" de Phnom Rampeau. Il s'agit d'un des lieux où les khmers rouges de Pol Pot ont assassinés plus de 10 000 cambodgiens en les jetant depuis le haut d'une grotte. Il y a un mémorial, un Bouddha et un vieil homme qui recueille les offrandes ainsi qu'un ossuaire comportant une partie des ossements et des crânes. A coté il y a un temple bouddhiste depuis lequel on dispose d'une vue impressionnante sur la campagne.









                        



         

Mix voiture tuk-tuk ! sur la route du retour                           



Autre visite....


Wat Ek Phnom



   





Après la campagne, nous décidons de nous rendre à Phnom Penh pour visiter une des prisons les plus connues du Cambodge, S21, afin d'en savoir un peu plus sur l'histoire du pays...

Phnom Penh - Capitale - Sud du pays


Une fois de plu s c'est en stop que nous faisons la route entre Battambang et Phnom Penh, ce fût un peu difficile au début mais nous avons finalement trouvé une voiture qui faisait le trajet d'une traite soit environ 290 km !




Un des bâtiments du Palais royal de Phnom Penh
                                    
Phnom Penh est la capitale ainsi que la ville la plus peuplée du Cambodge, 1,5 million d'habitants (2012) sur 290 km2.
                              
Nous ne ferons qu'une visite dans la capitale, celle de Tuol Sleng ou S21, la plus connue des 190 prisons de l'époque de la dictature khmère rouge.
Les khmères rouges étaient les membres d'une organisation communiste qui fût au pouvoir au Cambodge de 1975 à 1979.
A l'origine ce lieu était un lycée converti en prison secrète en 1975 par les forces de sécurité de Pol Pot, le dirigeant des khmères rouges.

Entre 15 et 20 mille prisonniers y furent retenus et ensuite envoyés dans le camp d'extermination de Cheoung Ek pour y être exécutés.
Début 1979, lors de la libération de Phnom Penh par l'armée Vietnamienne, il ne restait que 7 prisonniers survivants.
Tuol Sleng est devenu un musée en août 1979. 

Pendant 3 heures nous parcourons les divers salles des divers bâtiments ainsi que la cour intérieure avec un audio guide qui nous explique toutes les atrocités qui se sont déroulées dans les lieux...

Les khmers rouges envoyaient à Tuol Sleng toute personne considérée comme opposante au régime à savoir tous les intellectuels, professeurs, médecins, ingénieurs... hommes, femmes, enfants, des familles entières.
Les habitants ont été expulsés des villes pour des travaux forcés en campagne au profit des khmères rouges, tout opposant à cela se voyait envoyé en prison également.

Au rez de chaussé il y avait les salles d'interrogatoire dans lesquelles les aérations ont été cimentées afin d'étouffer les hurlements des torturés.

Les prisonniers pouvaient être torturés jusqu'à trois fois par jour pendant des semaines jusqu'à ce qu'ils avouent un fait souvent imaginaire avant d'être envoyés au camp d'extermination, c'est parfois même les tortionnaires qui donnaient aux détenus des idées d'aveu !

A l'étage, il y avait des salles complètes de détenus allongés au sol, les uns contre les autres, tous accrochés par les pieds à une grande barre de fer reliée à des anneaux en fonte et d'autres salles réservées au détenus "spéciaux", ceux qui pouvaient être utiles au régime comme des mécaniciens, sculpteurs, artistes...

Les gardiens fouillaient régulièrement les détenus afin de vérifier s'ils n'avaient pas de stylo avec lequel ils pouvaient se suicider en se perçant la gorge (c'est arrivé !).

Deux rations de riz par jour étaient distribuées aux prisonniers, pas d'eau au cour de la journée et on leurs donnait une boîte en métal pour faire leurs besoins.

A l'extérieur, dans la cour, l'ancienne structure de la balançoire du lycée était utilisée pour pendre les détenus par les pieds et les étouffer en les plongeant dans d'énormes jarres remplies d'excréments toujours dans le but des les faire avouer...

Des panneaux entiers exposent les photos des détenus prises à leur arrivée à S21, hommes, femmes, enfants, leurs regards sont saisissants.

Pol Pot est mort en 1998, un an après avoir été mis en détention, sans avoir été jugé pour les crimes commis sous son régime.
Ce n'est qu'à partir de 2004, sous la pression internationale, que les responsables khmères rouges ont été entendus pour jugement.
"Douch", le directeur du Tuol Sleng, sera emprisonné en 2010 à perpétuité, certains sont morts avant d'avoir pu être jugés et pour d'autres, condamnés pour crime contre l'humanité, le procès est encore en cours actuellement, après avoir fait appel.

Cette visite, éprouvante, dont on ne peut sortir indemne, rappelle fortement les camps de concentration nazis et montre à quel point l'homme peut être barbare et sans coeur.

Kampot et Kep - Cote sud du pays, villes du bord de mer

Pour clôturer notre visite du Cambodge, nous avons choisi de passer quelques jours entre Kep et Kampot au bord de mer du Golf de Thaïlande.
La ville de Kep est réputée pour son crabe et la ville de Kampot pour son poivre, un des meilleurs du monde.
Nous ne pouvions donc pas ne pas goûter au fameux crabe de Kep au poivre de Kampot ! plutôt galère à décortiquer mais tellement bon ...


 


Crabe frit au poivre vert.
Kampot                                









                                      





Oui ils sont bien 5 sur la mob, et encore ils ont presque tous un casque !


Séchage de la viande en pleine rue..

Chargement de courges, trajet rentabilisé !

Bien sûr il y a aussi des plantations de poivre à visiter, des plages pour faire trempette, ce que nous n'avons pas fait car en saison des pluies la mer est tellement remuée qu'elle est toute brune, les déchets ont tendance à échouer sur les côtes bref ça n'a plus du tout l'aspect paradisiaque de la saison sèche.
L'avantage c'est qu'il fait bon, il y a du vent et surtout très peu de monde.
A Kampot, de l'autre côté de la rivière il y a des étendues de marais salants..., à quelques kilomètres, une cascade d'eau où les locaux viennent en famille...

                                    

                                    

Les marais salants....

                                    







Grenier à sel

Nous n'avons pas grand chose d'autre à raconter sur ces lieux car nous avons profité de ces derniers jours pour préparer notre parcours pour le Vietnam, habituellement on découvre plutôt les pays "à l'arrache!" mais comme nous ne resterons que 2 semaines au Vietnam (durée exemptée de visa pour les français) autant s'organiser un peu pour ne pas perdre de temps !

Notre ressenti du Cambodge....

Pour être francs, nous n'avons pas été subjugués par les paysages cambodgiens, nous avons visité et découvert de jolis lieux ou édifices mais globalement nous ne sommes pas restés bouche bée comme on déjà pu l'être dans les pays précédents.
Par contre le peuple cambodgien nous a fortement marqué, encore des êtres au grand coeur et toujours souriants malgré leur passé qui a laissé de vilaines cicatrices aussi bien morales que physiques.
Quasiment toutes les personnes que nous avons rencontrées on été touchées de près ou de loin par les actes des Khmères rouges, encore aujourd'hui ils ont besoin d'en parler mais ils ont peur, parfois ils cachent leurs bouches derrière leurs mains lorsqu'ils nous racontent de peur que quelqu'un puisse lire sur leurs lèvres ! 
Nous n'oublierons jamais cet homme, chauffeur de tuk-tuk à Phnom Penh qui nous a expliqué à quel point le gouvernement est corrompu et qui a préféré nous quitter lorsqu'il s'est mis à pleurer alors que je lui demandais s'il avait des enfants ou des frères et soeurs, ses parents ont été tués par les khmères rouges et n'ayant plus aucune famille il vit désormais seul profondément triste derrière son sourire de façade car c'est comme ça ici on souffre à l'intérieur mais on ne laisse rien paraître...

                                                

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